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La Commune de Noueilles
est située à 43 degrés, 36' de longitude nord et à 0 degré, 52'
de latitude occidentale.
Elle est bornée au Nord
par la Commune de Pouze ; à l'Est par celle de Saint-Léon ; au Sud
par celle d'Auragne et à l'Ouest par celle d'Issus. Sa plus grande
largeur est de 3 kilomètres 50 mètres ; sa plus grande longueur
mesure 3 kilomètres 250 mètres et sa superficie, en chiffres
officiels, est de 550 hectares ce qui fait une moyenne de 48
habitants par kilomètre carré. Cette moyenne est inférieure de
plus d'un tiers à celle de la France et atteint à peine les deux
tiers de celle du département. L'étendue du territoire comprend
450 hectares de terres labourables; 52 hectares de vignes ; 22
hectares de bois; 8 hectares de prairies artificielles 5 hectares de
pâturage; 5 hectares de propriétés bâties ; 2 hectares de
jardins et enfin 6 hectares employés pour la construction des
chemins et des routes.
Noueilles est à une
distance de 9 kilomètres de Montgiscard, son chef-lieu de canton.
Il se trouve à 24 kilomètres de Villefranche, le chef-lieu de
l'arrondissement, et à 27 de Toulouse, chef-lieu du département.
L'aspect du sol est très varié. A l'Ouest, au Nord et au Nord-Est,
le pays est découpé par quelques coteaux peu élevés entre
lesquels se trouvent des déclivités presque insignifiantes ; au
Sud et à l'Est s'étend la vallée agréable et fertile de la Hise.
Cette plaine riante se termine au Midi par des collines boisées
qui, en établissant une frontière naturelle entre les communes d'Auragne
et de Noueilles, forment en même temps un superbe panorama dont le
contraste avec le reste du terrain réunit à la fois les agréments
de la plaine et quelques uns de ceux de la montagne.
Les roches et le sable
sont très rares dans la commune, car la terre est composée de
marne et d'argile. A l'époque des neiges et des pluies, elle
devient très gluante et peu perméable. Tout le Lauragais,
d'ailleurs, offre presque la même particularité ; c'est ce qui
produit beaucoup de boue lorsque le temps est humide ou pluvieux et
la circulation devient alors, sinon impossible, du moins très
pénible.
Le village, établi sur
un tout petit plateau, domine presque toute la commune. Il est
triste et monotone en hiver, mais en revanche très gai et très
riant en été. Trois grandes rues le divisent en autant de
quartiers distincts ; ce sont la rue du Barry, la rue de l'Eglise
qui renferme le gros de la population et la rue Profonde qui n'est
qu'une partie du chemin d'intérêt commun (N° 18) d'Auragne à
Montgiscard.
La
Commune de Noueilles est arrosée au Nord par les ruisseaux
de Graousse et de Roueil ; à l'Ouest, par celui de Bousigue ; à
l'Est par ceux de Borde-Rouge et de Sizerol et au Sud par la
rivière de la Hyse qui, après avoir reçu les eaux de tous ces
petits affluents, va se joindre à l'Ariège non loin de Venerque.
Parmi les cours d'eau que je viens de citer, celui de la Hyse a le
débit le plus régulier et le plus grand. On ne le voit jamais à
sec, et, lorsqu'il grossit par l'abondance des eaux pluviales, ses
crues ne causent pas de ravages parce que le lit de la rivière est
peu incliné et de dimension très suffisante.
Le
climat est tempéré. Le froid, bien qu'il neige peu dans le
Lauragais, est assez intense pendant les mois de Décembre et de
Janvier, car la température se ressent un peu de la proximité des
Pyrénées. De plus, la situation géographique de Noueilles influe
notablement sur son état atmosphérique ; s'il a en effet,
l'agrément de dominer une plaine et de jouir de l'aspect de la
campagne, il a par suite l'inconvénient de se trouver exposé à
tous les vents. De là, résultent des variations climatologiques
très sensibles qui font qu'on se croit soudain transporté des
tropiques à l'équateur. Les chaleurs ne sont jamais excessives et
l'on peut dire que le thermomètre, qui descend rarement à 10
degrés au dessous de zéro, ne dépasse guère 35 centigrades. Les
vents sont variables ; ceux qui viennent du Sud en passant sur les
neiges des Pyrénées sont rafraîchis. Il n'en est pas de même des
vents du Sud-Est qui arrivent d'Afrique et que les eaux de la
Méditerranée n'empêchent pas d'être fatigants pour les personnes
nerveuses. Ces vents soufflent quelquefois en tempête dans nos
contrées et sont nommés vents de la pluie ou vent d'autan. L'air
est tout à fait bon et salutaire, et les maladies tant
épidémiques qu'ordinaires sont très rares.
D'après le recensement
de 1881 la population de
Noueilles est de 269 habitants, tandis qu'il y en avait 318 en 1846.
Cette diminution dans l'effectif de la commune date de 25 ans
environ, c'est-à-dire de l'époque à laquelle fut construite la
voie ferrée de Toulouse à Bayonne. Une série de familles sans
fortune sont parties alors pour se soustraire à certaines
influences locales et pour trouver ailleurs un genre de vie plus
commode en même temps que moins pénible. La vie agricole, pour la
généralité des ouvriers, est en effet peu encourageante parce que
le bien n'est pas assez divisé. Leur salaire journalier excède pas
en moyenne la minime somme de 1 f.25 c. pour les hommes et de 04
fr.75 c. pour les femmes. Aussi tandis que la population de la
France, répartie sur tout un territoire, donne un quotient de 69
habitants par kilomètre carré, la commune de Noueilles n'en
possède que 48, alors même que la moyenne générale du
département de la Haute-Garonne est de 76. Depuis vingt-ans environ
le chiffre de la population n'a pas changé et semble vouloir rester
à peu près constant, bien qu'il y ait de temps en temps quelque
petite modification causée par l'arrivée ou le départ d'une
catégorie flottante de cultivateurs désignés sous le nom de
maîtres-valets.
Le nombre des feux du
village de Noueilles est de quarante ; celui des fermes de quatorze
et le petit hameau de Lasgrèzes en renferme huit.
Le
Maire, l'adjoint et un Conseil municipal composé en tout de dix
membres forment l'ensemble des fonctionnaires chargés d'administrer
et de gérer la Commune.
Un garde-champêtre,
remplissant le rôle de cantonnier communal veille à la
conservation des récoltes, à l'exécution des arrêtés du Maire
et au maintien de l'ordre public. C'est en un mot l'homme aux douze
métiers, car il est en même temps fabricier, marguillier et
bedeau. Les autres fonctionnaires de la Commune sont le curé et
l'instituteur.
Sur quatre-vingt trois
électeurs inscrits, soixante-quinze ont donné leur vote aux
dernières élections. Parmi les huit suffrages perdus, il faut
compter trois décès et encore est-il à remarquer que les cinq
abstentions proviennent uniquement du changement de domicile de
quelques maîtres-valets que leur nouvelle situation a mis dans
l'impossibilité de se présenter.
En général les
élections municipales se font à Noueilles avec beaucoup
d'acharnement et la lutte n'est pas sans péril pour les candidats
qui briguent les suffrages de leurs concitoyens.
La valeur du centime de
la commune est de 27fr., 81 et ses revenus ordinaires s'élèvent à
la somme de 118fr.
Le bureau de la
perception se trouve à Montgiscard c'est-à-dire au chef-lieu du
canton. C'est là que les contribuables vont faire leurs versements
car aucune tournée trimestrielle n'a lieu.
Le bureau de poste et le
télégraphe se trouvent aussi à Montgiscard. Un facteur très
dévoué distribue chaque jour les correspondances et fait un
service très pénible à cause des mauvais chemins.
L'agriculture
est en honneur dans le Lauragais. Tout le monde travaille la terre
et le fils n'a point d'autre ambition que celle de succéder au
père dans la carrière agricole. Les récoltes de blé et de maïs
forment seules la richesse du pays. L'hectare de terrain produit en
moyenne 22 hectolitres de blé et 30 de maïs. Les autres
céréales, pommes de terre, haricots, fèves, pois, quoique
suffisantes pour satisfaire aux besoins de la population viennent
plus difficilement et sont de qualité très médiocre. Comme
rendement, un hectolitre de pommes de terre en produit 1O;, un
hectolitre de haricots, 8 et un hectolitre de fèves 9. En nombres
exacts, on récolte dans la commune 700 hectolitres de pommes de
terre ; 80 hectolitres de haricots ; 26 hectolitres de fèves ; 1486
hectolitres de maïs et 3500 hectolitres de blé. Depuis deux ans la
culture de la vigne prend un développement considérable. Elle
tapisse déjà la plupart des coteaux exposés au Midi et ce qui
encourage beaucoup le viticulteur, c'est que le phylloxéra n'a
point fait son apparition dans la contrée. Actuellement 43
hectares, 086 se trouvent plantés en vigne et ont produit 345
hectolitres soit 8 hectolitres par hectare. En 1884 la qualité du
vin a été plus satisfaisante qu'à l'ordinaire. Sa force
alcoolique qui n'était habituellement que de 6 degrés a été
reconnue cette année de 8 et même de 10 degrés.
Les fruits sont
généralement très rares car les vents glacials du Nord et les
violents vents d'autan nuisent excessivement à la floraison et
même à la maturité.
La terre est travaillée
dans d'excellentes conditions ; des bœufs robustes et forts
creusent un sillon profond où viennent s'enfouir les principes
fertilisants des couches supérieures du sol. Ces terrains
transformés par l'action atmosphérique, et pour ainsi dire
régénérés par la bonne influence des engrais et des jachères
cultivées, donnent ensuite au germe de la plante la force et la
substance vitale la plus convenable. Sans doute, il existe encore
certains procédés basés sur le temps et la routine, mais
l'enseignement donné à l'école les fera disparaître
insensiblement et bientôt l'on n'aura plus à rougir de la vérité
de ce proverbe "Tant vaut l'homme, tant vaut la terre".
L'action de l'homme est, en effet, plus ou moins féconde selon
qu'il est plus ou moins intelligent et instruit, selon qu'il est
laborieux et qu'il a su donner une impulsion plus ou moins favorable
à son travail.
D'ailleurs pour en finir
avec la théorie, voyons les résultats obtenus depuis peu
d'années.
Autrefois il fallait
être riche pour manger du pain de blé ; la classe ouvrière était
bien heureuse quand elle en avait de celui de seigle ou de maïs.
Aujourd'hui tout le monde indistinctement possède à peu près la
même nourriture première et l'égalité de consommation semble
chaque jour vouloir se généraliser de plus en plus. D'où dérive
ce progrès ? Est-ce de l'importation des graines de l'étranger ?
Non, parce que tout le monde en somme récolte à Noueilles les
provisions nécessaires à l'entretien annuel et ce qui le prouve du
reste c'est que tous trouvent actuellement le prix du blé trop
réduit. Si donc l'abondance a succédé à la disette, il faut en
rechercher l'unique cause dans les procédés de culture qui se sont
améliorés et qui donnent des résultats plus satisfaisants.
Aujourd'hui un hectolitre de blé produit de 10 à 15 hectolitres de
récolte, tandis que la même quantité de semence n'en fournissait
autrefois que 8 au plus. L'industrie a aussi augmenté beaucoup la
richesse du pays. Ainsi telle étendue de terrain qui était
laissée en jachère complète produit maintenant du trèfle, des
vesces, des betteraves et d'autres plantes fourragères
améliorantes. De là, la possibilité d'élever plus de bétail et
d'effectuer plus de revenus tout en gagnant en même temps le
rendement du tiers des terres labourables qui restaient incultes
après chaque production pendant un an.
Par le bon emploi des
engrais de ferme, des engrais chimiques et des amendements (marne,
sable, plâtre, chaux) ; par les travaux d'irrigation et de
drainage, par l'assolement et par l'usage des machines agricoles et
des instruments aratoires perfectionnés (charrue, rouleau, herse
etc.,) nos futurs agriculteurs obtiendront des résultats
merveilleux tout en gagnant du temps et de l'argent.
L'école d'aujourd'hui
heureuse de répondre aux vœux de l'administration donne un
enseignement pratique, intelligent et précis, tout à fait propre
à développer l'idée du progrès et à encourager la noble
profession du laboureur.
Les
terrains boisés représentent à peu près le centième de
la superficie du territoire, soit 5 hectares et demi et
appartiennent totalement à des propriétaires. Les habitants ne
comprennent pas encore que les bois sont d'une grande utilité ; ils
consolident en effet le sol des collines en prévenant les
éboulements, et retiennent les eaux des pluies comme une éponge
qui s'imbibe peu à peu et exercent enfin une influence
considérable sur le climat en rendant les pluies plus fréquentes.
Les avantages des terrains boisés n'ont pas arrêté le
défrichement presque total du sol ; aussi les pluies sont-elles
très rares surtout en été. Le bois de chauffage est très rare et
se paie 30 francs le stère. Les troncs de vignes, les sarments et
les racines de maïs constituent dans le pays un système de
chauffage très économique.
L'élève du bétail est
un des objets essentiels de l'exploitation
agricole et occupe un rang assez important dans la commune. Les
bestiaux tels que bœufs, vaches, moutons, brebis, porcs sont
presque indispensables au cultivateur. Ils lui fournissent du fumier
le meilleur des engrais et sont pour lui une source de revenus par
les bénéfices qu'on retire de la vente des viandes de boucherie,
des peaux, de la laine, du suif etc. Les chevaux de trait de races
bretonne et percheronne, les bœufs de race gasconne et garonnaise,
les vaches communes, les moutons béarnais et provinciaux, telles
sont les diverses espèces d'animaux qu'on élève de préférence.
Le nombre de bêtes à cornes existant dans la commune est de cent
cinquante cinq ; celui des chevaux de vingt ; enfin celui des brebis
de quatre cent-vingt.
La chasse est peu
importante, car quatre permis seulement ont été pris en 1884. Le
gibier est rare; cependant on tue quelques lièvres, lapins et
perdreaux mais malheureusement aussi des alouettes, des
chardonnerets, des mésanges et d'autres auxiliaires utiles à
l'agriculture. L'école combat chaque jour cette manie de
destruction, mais les succès sont loin de couronner encore ses
efforts.
La pêche est à peu
près insignifiante. On trouve dans la Hyse des grenouilles,
quelques anguilles et une certaine variété de goujons. On prend le
poisson à l'aide du filet ou de la ligne et mieux encore on profite
en été de la sécheresse pour le retirer soit avec des corbeilles,
soit avec des paniers.
Un seul moulin à vent
se trouve à Noueilles. Quoique sans rival, le pauvre meunier
travaille peu. Les habitants, pour plus de commodité préfèrent
conclure un arrangement avec le boulanger qui leur fournit en
échange de chaque hectolitre de blé, quatorze pains de huit
kilogrammes chacun. Certaines familles consomment de la farine de
minot et l'achètent au prix de cinquante centimes le kilogramme ;
d'autres enfin, dans un but d'économie, vont elles mêmes faire
moudre leur grain dans les moulins à eau de Grépiac ou d'Auterive.
L'utilité des routes
n'a pas diminué depuis l'établissement du chemin de fer, au
contraire elle a plutôt augmenté grâce à l'accroissement du
mouvement commercial. La destination des routes s'est cependant
modifiée, car, au lieu de servir au transport des marchandises et
des voyageurs d'un endroit à un autre, elles desservent les villes
et les villages entre eux et notamment les gares de chemins de
fer.Noueilles se trouve exactement dans cette situation. Deux routes
le relient : l'une à la gare de Venerque-le-Vernet et l'autre au
chef-lieu du canton. Les moyens de communication avec le chef-lieu
du département sont très commodes. Une voiture publique part
chaque matin de Saint-Léon et prend les voyageurs de Noueilles à
six heures pour les porter à la gare de Venerque. Le soir, elle
attend l'arrivée du train pour les reprendre. Ce service est
presque gratuit puisqu'il n'est exigé, pour un parcours de huit
kilomètres, que quinze centimes par personne. Les routes pour aller
aux chefs-lieux de l'arrondissement et du canton sont convenables,
mais peu propices surtout en temps de pluie ; le trajet est
sillonné de côtes rapides.
Les foires
les plus renommées sont celles de Montgiscard, d'Auterive et de
Venerque. Quant aux marchés, ce sont ceux de Baziège et de
Venerque qui fournissent tous les approvisionnements, non seulement
aux habitants de Noueilles, mais même à tous ceux de la vallée de
la Hyse. Le commerce local consiste dans les ventes de volailles, d'œufs,
de céréales, de denrées, de bêtes à cornes et dans quelques
échanges de bœufs, vaches et même juments. L'élevage des oisons
se fait en grand dans la commune. On évalue à cent francs le
revenu net produit annuellement par une paire d'oies.
Parmi les mesures
locales, les anciennes occupent un rang très important.
Dans l'ordre des mesures agraires car ce sont celles-là les plus
usitées se trouvent : 1° L'arpent de Toulouse qui vaut 56 ares 90
centiares. 2° L'arpent de commune qui vaut 59 ares. 3° Le
demi-arpent qui vaut 28 ares 45. 4° Le quart d'arpent qui vaut 14
ares 225. 5° La mesure dont la valeur est de 4 boisseaux ou 7 ares
11 c. 6° La demi-mesure qui vaut 2 boisseaux ou 3 ares, 555. 7° Le
quart de mesure ou le boisseau qui représente une surface de 1 are
777. 8° Le huitième de mesure ou le demi-boisseau qui donne une
étendue de 0 are 888. 9° Le mètre carré. A part quelques rares
exceptions, nul propriétaire âgé de plus de 25 ans ne connaît
les superficies exprimées par l'are et l'hectare.
Les mesures de capacité
sont : 1° L'hectolitre 2° La pugnère ou 24 litres 3° Le
cinquième ou 20 litres 4° Le vingtième ou 5 litres 5° Le
boisseau ou 3 litres 6° Le litre.
Dans l'ordre des mesures
de poids se trouvent : 1° Le quintal qui vaut 50 kilogrammes 2° Le
demi-quintal 3° Le kilo 4° La livre 5° La demi-livre 6° Le quart
de livre 7° L'once.
Pour mesurer le bois de
chauffage on emploie : 1° Le bûcher qui a 10 empans de long 6
empans et demi de large et 6 empans et demi de haut - 2° Le
demi-bûcher qui a 5 empans de long, 4 empans de haut et 4 empans de
large - 3° Le quintal.
Comme mesures
monétaires, il convient de citer : 1° Le louis d'or - 2° La
pistole - 3° L'écu - 4° Le franc - 5° Les deux sous - 6° Le
sou.
Les mesures de longueur
employées sont les suivantes : 1° La canne qui a 8 empans,
c'est-à-dire 1m76 - 2° La demi-canne qui a 4 empans ou 0 m 88 -
3° L'empan ou 22 centimètres - 4° Le demi-empan ou 11
centimètres.
En général, le
système métrique, quoique obligatoire depuis 1840 est peu connu
dans la commune. Les anciennes mesures sont préférées aux
nouvelles. Cette tendance défectueuse d'avoir toujours recours au
vieux système semble diminuer chaque jour. Les nouvelles
générations le connaissant, l'expliquent à leur tour et propagent
ainsi un enseignement trop longtemps négligé et méconnu.
L'étymologie
du mot Noueilles a été empruntée à une famille très remarquable
de la commune, les Seigneurs de Noueilles. D'après une tradition
populaire, peu vraisemblable cependant, l'historique de ce nom
remonterait à trois cents ans environ et la dénomination primitive
de la commune aurait été Noueilles mot patois qui signifiait et
signifie encore neuf brebis. Voici dans quelles circonstances ce nom
aurait été donné à la commune. Une pauvre fermière, veuve, eut
un jour sa métairie incendiée. Maison, meubles, linge tout fut
consumé par les flammes. Il ne lui resta qu'une petite remise
isolée où elle avait un petit troupeau composé de neuf brebis.
Se trouvant sans
ressources, elle se vit réduite à la mendicité. Elle parcourut
tout le pays pendant longtemps demandant la charité ne cessant de
rappeler le malheur qu'elle avait essuyé et exprimant partout sa
détresse et son infortune. Elle ne manquait jamais de dire que les
seuls biens qui lui restaient, étaient neuf brebis (en patois naou
oueillos). Ce récit lui gagnait la pitié de tout le monde et nul
ne se dispensait de lui donner.
La pauvre fermière
parcourut le Lauragais pendant dix ans toujours ramassant et
toujours économisant. A la fin elle se trouva assez riche, non
seulement pour faire rebâtir sa maison, mais même pour acheter une
propriété assez considérable. La ferme fut désignée sous le nom
de Las naou oueilles ou Naoueilles d'où par corruption on dit
Noueilles.
Noueilles était primitivement
un hameau d'Auragne. Un vicaire de cette dernière commune le
desservait et tenait à jour le registre des naissances, mariages et
sépultures. Le premier acte conservé aux archives est daté
du 16 Février 1707 et le texte du registre est ainsi formulé.
"Contrôlé le
présent règne par Nous commis au contrôle des rêgres des
paroisses du diocèse de Toulouse pour servir à la paroisse de
Noueilles pendant l'année 1707 et sera la grosse du présent remise
au bureau à la fin de l'année. - A
Toulouse, le le 3 Décembre 1707 - Reçu pour droits 1 franc 10
centimes - Signé Brousse."
La rédaction du texte
en 1736 est ainsi écrite. "Le présent registre pour
escrire les baptêmes, mariages, mortuaires et sépultures de l'Eglise
de Noueilles, annexe d'Auraigne, a esté paraphé par nous Gabriel
Estienne de Calvet, conseiller juge, royal.et bailli d'Auterive,
seigneur de la ville de Saverdun conformément aux ordonnances de
1667 et 1691 et de celles de la présente année lequel registre
contient quatre feuilles de papier timbré - En foy de quoy me suis
signé audit Auterive le trente-un Décembre mil sept-cent
trente-six."
Le premier maire dont
les archives fassent mention est le citoyen Boyer Jean François qui
resta maire jusqu'en 1792. Avant de donner sa démission de maire,
il écrivit l'adresse suivante.
"A Messieurs les
citoyens actifs composant la Commune de Noueilles par M. Jean
François Boyer maire de la dite Commune 1792.
"Jean François
Boyer expose que lorsque ses concitoyens lui ont fait l'honneur de
l'élever à la dignité de Maire, plein de reconnaissance de cette
preuve de confiance et d'attachement, il a accepté cette place
honorable ; il a entrepris plus que ses forces ne lui permettaient
de faire pour défendre l'honneur du pays et celui de la République
contre les royalistes et les ennemis du dehors. Il pensait que les
autres officiers de la commune concourraient à lui alléger ce
pénible fardeau et l'aideraient à venger l'esclavage de la nation
pour ne voir à partir de ce jour que le peuple seul maître.
Aujourd'hui, sans procureur de la commune, sans presque aucun
secours de la part des officiers municipaux que leurs occupations
essentielles et peut-être leurs idées d'opposition retiennent dans
leur ménage, le maire de Noueilles prie instamment la Commune
d'accepter sa démission et de nommer à sa place tel sujet qu'ils
voudront choisir dans leur sagesse.
"Si le Maire ne
consultait que son zèle patriotique, il conserverait une place si
éminente, mais ses infirmités et ses affaires domestiques
l'empêchent de la remplir avec l'attention scrupuleuse qu'il
devrait y apporter ; il ne lui reste d'autre part ou que de
l'abdiquer ou que de la mal remplir. Ce dernier moyen étant
totalement contraire à la délicatesse du maire de Noueilles, il
persiste dans son abdication et démission."
Noueilles, ce
quatorzième Novembre 1792 - Signé Boyer."
Les citoyens Doumeng,
Darles et Caunes remplacèrent successivement le maire Boyer.
En mil sept cent
quatre-vingt-douze, Noueilles faisait partie du canton de
Montesquieu. La rédaction de l'acte suivant le prouve en effet.
"L'an 1792, l'an
1er de la République française et le seizième jour du mois de
Décembre, après midi, dans le lieu accoutumé à tenir les
assemblées du lieu de "Noueilles au département de la
Haute-Garonne district de Villefranche, canton de Montesquieu, ont
été assemblés en conseil général les citoyens Jean Caunes,
Maire, Louis Amilhat etc, notables auxquels a été dit par le
citoyen maire, après lecture faite de la loi du 20 Décembre
dernier, qui porte que les municipalités conserveront à l'avenir
les actes destiner à constater les naissances mariages et décès
dont les conseils généraux des communes nommeront parmi les
membres, suivant l'étendue de la population des lieux, une ou
plusieurs personnes qui seront chargées de ces fonctions et pour se
conformer à la susdite loi il prie l'assemblée de nommer un
officier public lequel, en un mot, sera chargé de constater les
registres des naissances. mariages et décès du présent
lieu."
Pendant la Révolution,
la municipalité de Noueilles se montra ferme, patriotique et très
résolue à embrasser les nouvelles réformes. L'extrait suivant
donne une idée de ce qu'étaient ces braves et dignes aïeux.
"Le dix
septième jour du mois de Mars an 1793, 2ème de la République
française Les citoyens de la commune de Noueilles, assemblés
devant l'Eglise dudit lieu vers quatre heures de relevée du susdit
jour sur la convocation qui a été faite par la municipalité en
exécution de l'arrêté pris par le Conseil Général du
département le 12 Février dernier concernant à prêter le serment
relatif à I'indivisibilité de la République. Le Maire a fait
lecture de l'arrêté susdit de même que du décret de la
convention nationale du 1er dudit mois de Février et après avoir
donné à entendre et d'une manière vulgaire aux Citoyens le motif
et le résultat d'iceux a été unanimement et d'un cri général
délibéré que tous les citoyens feront le serment tel qu'il est
dans la formule insérée dans l'arrêté du département ci-dessus
cité ; auquel effet les citoyens maire et officiers municipaux
chacun individuellement ont prononcé le serment qui suit :
"Je jure de
défendre jusqu'au dernier soupir la liberté, l'égalité et la
souveraineté du peuple français dans toute son intégrité,
l'unité et l'indivisibilité de la république, la sûreté des
personnes et des propriétés, de dénoncer comme ennemis publics
tous ceux qui tiendront une conduite opposée à ses principes.
"Je voue à
l'exécration publique et à celle de la postérité ceux qui
tenteraient de faire revivre en France le pouvoir royal, ceux qui
aspireraient à la dictature, au triumvirat ; tous ceux qui par
l'anarchie voudraient nous ramener au despotisme et enfin tous ceux
qui sous le titre de chef général de protecteur, de stathouder, de
princes ou autres voudront usurper une autorité illégale ou une
prééminence quelconque sur leurs concitoyens.
Après que chacun des
membres de la municipalité eut ainsi prêté le serment, chacun des
citoyens assemblés d'après un appel nominal le renouvela en
disant:
"Je le jure,
j'observerai la formule préalablement prononcée par le citoyen
maire. Sur quoy conclu et arrêté à Noueilles, les jour et an que
dessus."
Depuis la Révolution,
les Maires de la Commune ont été successivement Darles, Doumeng,
Julien Viguerie, Marty, Amauroux, Négrier, de Viguerie et Marty
Emile.
C'est depuis peu que des
progrès ont été réalisés relativement au service de
l'instruction primaire. Sous l'administration du Maire actuel, il a
été construit une maison d'école très convenable et bien
appropriée aux besoins. Des améliorations ont été apportées
aussi dans une partie du matériel scolaire et une impulsion tout à
fait caractéristique a été donnée à l'enseignement par
l'intérêt que porte la municipalité à l'éducation des jeunes
enfants.
Les archives communales
se composent d'un ramassis de paperasses qui n'ont presque aucune
valeur. Il n'y a que les registres de l'Etat Civil, les recueils des
Actes administratifs et les bulletins des lois qui puissent rendre
quelques services et aient réellement un certain prix.
Les Noueillois vivent
en général très sobrement. Ils se couchent de bonne heure et se
lèvent matin. Quoique économes, et bien que la commune ne possède
pas de bureau de tabac, ils fument ou prisent pour 1300 francs par
an, soit en moyenne 50 paquets de 50 grammes par semaine. Le luxe
est peu recherché et je ne crois pas qu'on puisse dire qu'un tel
s'est ruiné pour son vestiaire. Les costumes de chaque jour se
composent ordinairement d'un mauvais pantalon de toile bleue, d'un
gilet, d'une blouse ou d'une vieille veste et d'une paire de sabots.
Les femmes portent une jupe qui leur sert de robe, un casavet ou
caraco, un tablier et leur coiffure est un mouchoir qu'elles
disposent avec assez de goût.
La religion est
catholique. Sans être plus dévots qu'ailleurs, les habitants sont
un peu fanatiques et superstitieux. Les contes allemands et les
vieilles (il manquerait un mot) ballades se rendant au sabbat à
cheval sur un manche à balai ne sont pas rejetés avec mépris par
tous les Noueillois et si un bœuf est malade, si les oies se
meurent c'est souvent la vieille voisine qui est accusée d'être
sorcière et d'avoir jeté un sort sur ces animaux. Pour arrêter
les progrès du mal, il faut vite courir chez le devin de
Montesquieu. Si les cloches ne sont point sonnées en l'honneur de
Sainte-Agathe pendant une bonne partie de la soirée du 5 Février,
malheur au carillonneur, car il n'a pas fait son devoir pour chasser
la grêle et dissiper les orages.
Au point de vue
politique, il n'y a pas dix électeurs qui aient une opinion bien
arrêtée. Si nous consultons le tableau du vote des dernières
élections, nous trouvons sur soixante-quinze votants quarante et un
républicains et trente quatre monarchistes. La majorité vote, il
est vrai pour les candidats républicains, mais c'est affaire de
mode et je crois sûrement que si demain la république s'appelait
monarchie, nos républicains seraient des monarchistes convaincus.
L'influence de
l'instruction et surtout celle de l'enseignement moral et civique ne
tarderont pas à faire disparaître cette coupable indifférence
causée par l'ignorance. Les idées de l'enfant au fur et à mesure
qu'il grandira se développeront, mûriront insensiblement, et le
jour où elles auront pour principe le devoir, pour but l'égalité
devant la loi et pour base la belle devise républicaine, nous
aurons alors des hommes accomplis et des citoyens fermes et
énergiques.
L'hygiène est
complètement méconnue. Les fumiers en fermentation, les fanges
putrides sont entassés près des habitations. L'air est peu
renouvelé dans les appartements et la propreté du corps pourrait
être meilleure.
L'alimentation est assez
bonne ; le pain du Lauragais est nourrissant, et le vin, quoique
très clair et peu alcoolisé est agréable à boire.
La consommation annuelle
de la viande de boucherie est en moyenne de quatorze cent-dix
kilogrammes et celle du pain de soixante-quatre mille sept cent
quarante, soit de six cent cinquante-neuf grammes par jour et par
personne. Quant aux autres provisions les plus employées sont : les
œufs, les pommes de terre, les haricots, les lentilles, les pois et
les fèves.
L'enseignement
primaire a été négligé dans la commune pendant bien
longtemps. Ni instituteur, ni institutrice, ne se trouvaient à
Noueilles, et les pauvres enfants comme de vrais déshérités
étaient réduits à rester dans l'ignorance la plus complète ou à
faire un parcours de 4 kilomètres au moins pour se rendre aux
écoles d'Auragne ou d'Issus. L'aristocratie du pays paraissait ne
pas vouloir d'enseignement ; je n'en chercherai pas les raisons.
Le premier Instituteur
de Noueilles a été Monsieur Devèze. Il débuta dans la commune
vers 1845. La salle de classe qui existe aujourd'hui à l'état de
chai avait à peine dix-huit mètres carrés et demi de surface et
quarante mètres cubes de volume ; elle devait cependant recevoir
une cinquantaine d'enfants. Elle n'était ni planchéiée, ni
carrelée, seule une couche de terre glaise en tapissait le sol. Une
petite fenêtre de 0 m 92 de haut et une porte mal ajustée étaient
les seules ouvertures pour donner entrée à l'air et à la
lumière. Le mobilier était très défectueux et propre à
déformer le corps des enfants.
L'instituteur avait un
traitement tout à fait varié, il recevait cinquante centimes par
mois pour tout enfant ne sachant pas lire ; un franc pour chacun de
ceux qui lisaient et un franc cinquante centimes pour les les plus
avancés. En outre il était convenu que les parents apporteraient
annuellement pour chaque enfant un boisseau de pommes de terre, cinq
litres de haricots et deux livres de lard.
Après avoir exercé la
profession de maître d'école pendant quelque temps, Monsieur
Devèze quitta l'enseignement et devint vérificateur des poids et
mesures. Vers 1849, Noueilles eut pour Instituteur Monsieur Déjean,
le maire actuel d'Issus. Les conditions de rémunération étaient
plus satisfaisantes que celles de son prédécesseur. Son traitement
fixe ne dépassait pas néanmoins quatre cents francs. Quant au
logement, il était toujours le même.
En 1853, Monsieur
Déjean fut nommé Instituteur à Issus et l'école de Noueilles
resta fermée pendant quatre ans. Une Institutrice, Madame Abadie,
arriva enfin au mois d'Octobre 1857. La commune acheta alors pour
deux mille francs une maison à quatre pièces dont deux pour servir
de cuisine et de logement à la maîtresse, une de salle de classe
et l'autre de salle de Mairie.
Cette maison d'école
qui n'est plus habitée depuis un an laissait à désirer. La salle
de classe n'était pas plus planchéiée que celle de Monsieur
Devèze et la lumière venait très insuffisante de droite à
gauche. Il était presque difficile de pouvoir y lire en hiver
après trois heures du soir tant ce pauvre réduit était obscur et
mal disposé. La cuisine se trouvait humide et sombre ; quant à la
chambre de la maîtresse elle était bien aérée et relativement
très convenable. Le traitement de l'Institutrice s'élevait à 600
francs.
Après un service de
dix-neuf années, Madame Abadie fut remplacée par Mademoiselle
Guiraud qui se trouva absolument dans les mêmes conditions pendant
les deux années qu'elle resta dans la commune. Mademoiselle
Sarrebressolles arriva en 1878 et ne fut pas mieux partagée quant
au logement. Seuls ses appointements étaient plus élevés
puisqu'elle avait 900 francs de traitement fixe. Mademoiselle
Bongiraud exerça après elle du 1er juillet 1883 au 1er mai 1884.
Enfin, un Instituteur
dirige actuellement l'école mixte de Noueilles. Son salaire annuel
est de 1100 francs et la maison d'école, la salle de classe et les
meubles sont neufs et conformes aux prescriptions légales. La
situation du local scolaire est des plus favorables.
Quoique au milieu du
village, la maison d'école est un peu isolée et cette position la
rend agréable et commode. Elle est sans contredit l'une des plus
belles bâtisses de la commune et est de nature à répondre
parfaitement aux vœux de l'administration, des familles et des maîtres.
Les frais de
construction se sont élevés à la somme de 13675 francs et la
dépense a été répartie entre l'Etat, le département et la
commune qui ont fourni respectivement 7000 francs, 1550 francs, et
5125 francs.
La fréquentation
scolaire est satisfaisante ; celle du cours d'adultes mérite
principalement d'être signalée. Sur trente-huit élèves qui ont
pris inscription pour suivre le cours pendant cinq mois, vingt-trois
d'entre eux ont satisfait aux conditions imposées par l'arrêté du
24 juillet 1884, c'est-à-dire ont réuni plus de cinquante
présences. En résumé sur deux mille quatre cent trente-deux
présences possibles pendant toute la durée du cours, il faut
compter mille sept cent vingt-trois présences réelles, soit sept
cent-neuf absences seulement.
Cet heureux résultat
est dû en partie à l'influence de la Commission municipale
scolaire qui applique les prescriptions de la loi avec la
modération et les convenances les mieux étudiées.
Bien qu'il n'y ait pas
eu en 1884 ni conscrits, ni conjoints illettrés, l'état de
l'instruction laisse encore à désirer. Beaucoup de membres dans
les familles ne savent ni lire ni écrire, c'est ce qui rend les
prêts des livres de la bibliothèque très peu nombreux.
Du reste, pour ces
personnes assez rares d'ailleurs, l'instruction est considérée
comme un art d'agrément, dont on peut se passer facilement pour
travailler la terre, pour soigner des bœufs. Le rôle de
l'Instituteur au milieu d'une telle population n'est pas toujours
des plus faciles. Il doit être prudent pour combattre les faux
préjugés du paysan, tout en ayant l'air de respecter ses idées et
ses croyances trop souvent fanatiques et superstitieuses. Il doit
surtout éviter de froisser son amour-propre, car le campagnard du
Lauragais a besoin d'être ménagé.
L'école de Noueilles
possède depuis le ler Octobre 1884, une armoire bibliothèque
qui renferme soixante-douze volumes. Le goût de la lecture semble
vouloir se généraliser chaque jour de plus en plus. Le nombre des
prêts en 1883 a été de soixante-dix-neuf ; en 1884 de cent deux
et il sera certainement bien plus grand en 1885, puisqu'il a été
prêté plus de cinquante volumes dans le premier trimestre de
l'année courante.
Sur les soixante-douze
volumes que possède l'école, vingt-deux ont été fournis
gratuitement par le Ministère en 1881 et tous les autres ont été
achetés par la Commune. Cette série d'ouvrages est très
insuffisante, aussi la municipalité vient de demander une nouvelle
concession gratuite et de voter trente francs pour en augmenter la
collection.
Une caisse des écoles a
été établie en 1882 ; elle procure annuellement une somme de
soixante-dix francs qui sont distribués en fournitures scolaires
aux enfants les plus indigents.
Il reste maintenant à
faire l'acquisition de tables et de bancs, car le mobilier scolaire
actuel est très défectueux et peu commode. Une somme de deux cent
cinquante francs a été votée a cet effet par la municipalité de
Noueilles au mois de Mai 1884. Pour se livrer à cette dépense la
Commune attend la création d'une école à Pouze.
Grâce aux sacrifices de
la République, et au concours des hommes zélés qui la servent, de
grandes réformes ont été faites.
Tout s'est amélioré
dans l'enseignement tant au point de vue matériel qu'au point de
vue moral et, s'il reste encore quelques lacunes à combler, il
convient d'attendre avec confiance sans désespérer du patriotisme
de la France et du dévouement des Administrateurs.
L'Instituteur de
Noueilles,
Allemane
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